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accord_1_oct_relatif_frais_d_equipelment_branche_pro_pharmacie.pdf
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restructuration_pharmacie_110704a.doc
PHARMACIE D’OFFICINE
juillet 2011
Restructuration - Loi HPST
L’article 38 de la
Loi HPST définit huit nouvelles missions pour les pharmaciens d’Officine
dont quatre, sont obligatoires, offrant ainsi à la profession la
possibilité de se voir confier de nouvelles responsabilités.
Les missions obligatoires sont :
- La contribution aux soins de premiers recours:
Dispensation et suivi des médicaments, conseil pharmaceutique, éducation pour la santé.
- La coopération entre professionnels de santé:
La législation confie un rôle actif au pharmacien au sein d’une équipe pluridisciplinaire (médecin, infirmier, kiné etc.)
- La mission de service public de la permanence de soins:
Mise en œuvre d’un numéro de téléphone national et possibilité de reconnaissance des ordonnances par fax ou par mail.
- Les actions de veille et de protection sanitaire:
Détection locale du risque sanitaire (pandémie etc.)
Les missions non obligatoires:
- L’éducation thérapeutique:
- Les conseils et prestations pour améliorer l’état de santé des personnes:
Création d’entretiens pharmaceutiques
destinés à la gestion du premier risque pathologique. On parle même de
téléconsultation pour les zones de désert médical avec aménagement de
locaux adaptés dans l’officine.
- La notion du pharmacien référent des EHPAD (maisons de retraites)
- La notion du pharmacien correspondant:
Permet au patient de désigner, dans le
cadre d’une coopération professionnelle, le pharmacien comme référent de
l’équipe de soins.
Aujourd’hui, Les décrets d’application sont en attente. Un premier vient de paraitre, celui relatif au pharmacien correspondant.
Ces nouvelles missions ont été perçues
par certains comme permettant d’envisager un avenir prometteur où chaque
titulaire comme adjoint peut trouver sa place.
Cependant,nous nous devons d’être vigilants car certains points risquent de poser problème:
En effet, quelle serala
rémunération liée à ces nouvelles missions? Il nous est annoncé que la
rémunération des pharmaciens sera revue fin juillet 2011, suite à
l’enquête de l’IGAS. On parle de rémunération à la boite de médicament
mais également de paiement en honoraires pour ces nouvelles missions.
Cela signifie-t-il que le pharmacien
salarié dit «adjoint» percevra, lui aussi, ces honoraires? Ou ces
derniers, seront-ils comme cela est fait pour les gardes, payés en
honoraires à l’employeur même si c’est le pharmacien adjoint qui
intervient ? En sera-t-il de même pour le préparateur?
On parle également de restructurations,
5000 fermetures de pharmacies d’ici 2012 pour cause de départ en
retraite. La CFDT Santé-Sociaux s’interroge sur combien de pharmaciens
adjoints et de préparateurs risquent d’être licenciés?
Certaines organisations patronales et de
salariés ont demandé la suppression du contrôle effectif du pharmacien
adjoint sur le préparateur en pharmacie. Si le Ministère accédait à une
telle demande combien de postes de pharmaciens adjoints seront
supprimés?
Il ne faudrait pas que les préparateurs
soient «abusés » par les titulaires qui leur font «miroiter» une
revalorisation de leur diplôme. Ces salariés ne gagneront peut-être pas
en autonomie comme ils le pensent. Les titulaires d’officine se
plaignent déjà à l’heure actuelle de la rémunération des préparateurs
trop élevées, alors ne doit-on pas s’attendre au pire si une telle
mesure entrait en vigueur?
On parle également de la possibilité
d’ouvrir le capital aux pharmaciens adjoints. Dans les projets des
chambres patronales et le rapport RIOLI rendu en 2009, avec les
restructurations apparaitraient des Holdings (SPF-PL: sociétés à
participation financière des professions libérales) et des filiales
dites SEL.
Le décret concernant les SPF-PL des
médecins n’est pas sorti mais celui des pharmaciens verra t-il le jour?
Un certain nombre de pharmaciens titulaires l’attendent avec une
certaine impatience, car cela rendrait plus facile la cession de leurs
sociétés et l’imposition serait moins lourde. Aujourd’hui difficile de
transmettre une SEL, quand ils partent à la retraite ou souhaitent tout
simplement vendre leur pharmacie.
Dans les textes annoncés, le pharmacien
adjoint pourrait prendre des parts dans la société, mais il faut être
très prudent, car 82% de ces salariés sont des femmes, sont-elles prêtes
à s’installer? Rien n’est moins sûr. Difficile de concilier vie
familiale et installation. Aujourd’hui beaucoup sont à temps partiel par
choix.
Les titulaires chercheront néanmoins à
leur faire prendre des parts dans leurs sociétés car c’est leur intérêt,
mais cela signifie qu’il faudra cadrer le contrat de travail de
l’adjoint. Si les parts sont minimes, l’adjoint aura tous les
inconvénients (60H/semaine, pas de possibilité de jour de repos, pas de
vacances, peu de dividendes et surtout d’énormes difficultés pour
ressortir de la société).
Surtout que certains titulaires parlent
d’un double contrat, l’adjoint pourrait être à la fois coassocié dans la
société et pharmacien salarié responsable de la SEL.
Le pharmacien adjoint devra tout cadrer,
tant, dans le règlement intérieur de la société, que dans son contrat
de travail, sinon il sera très risqué de s’associer dans ces conditions,
il devra:
- par exemple définir précisément quelle sera sa rémunération lors de la première année d’exercice en dehors des dividendes,
- pour les années suivantes, faire mentionner que sa rémunération ne devra pas être fixée en dessous d’un certain seuil,
- avoir défini, son amplitude horaire,
ses gardes, ses congés. L’autorisation de prendre un remplaçant devra
être prévue ainsi que la rémunération de ce dernier,
- être assuré en cas d’arrêt maladie, cela signifie qu’un contrat prévoyance sera à prévoir,
- faire mentionner ses conditions de
départ, prévoir dans quelle mesure ses parts pourront être reprises par
les autres associés,
Les employeurs ne risquent-ils pas
d’embaucher, beaucoup de pharmaciens adjoints en CDD, pendant environ un
an et leur proposer une association ensuite?
Pour les adjoints déjà en place
l’employeur pourra certes proposer l’association, mais si le salarié
refuse, ou ne peux financièrement s’associer, nous risquons de voir le
pharmacien adjoint poussé vers la sortie.
Le capital ne risque-t-il pas d’être
ouvert à des non pharmaciens par le biais d’une ordonnance
Ministérielle? Pour l’instant cela n’a pu entrer en vigueur, mais des
répartiteurs et des laboratoires pharmaceutiques s’apprêtaient déjà à
racheter des officines.
A tout ceci ajoutons que pour réaliser ces missions, nous percevons déjà certaines difficultés et non des moindres :
- Il n’y a pas beaucoup de locaux de
confidentialité en pharmacie bien que ceux-ci soient déjà obligatoires.
Seulement un tiers des titulaires en place avouent pouvoir réaliser ces
missions. La première mission de pharmacien correspondant a débuté et
aujourd’hui il n’y a aucune rémunération pour celle-ci.
- Il faudra une formation appropriée, or
pour l’instant elle ne serait prévue que pour les pharmaciens
titulaires, pas pour leurs adjoints.
- Les médecins commencent à se mobiliser
car il est pour eux inconcevable que le pharmacien soit un médecin de
substitution. Ils risquent de ne pas laisser les pharmaciens exercer
leurs nouvelles missions; il est déjà apparemment peu aisé d’appliquer
le décret du pharmacien correspondant, les médecins refusant de jouer le
jeu. La coopération entre professionnels de santé tant souhaitée par le
Ministère ne risque-t-elle pas d’être compromise?
On nous parle de restructurations car
5000 titulaires partiraient à la retraite vers 2012, au total 9000
pharmacies auront disparu dans 5 ans. Que deviendront tous les salariés
des pharmacies concernées? D’autant qu’il n’existe pas réellement de
passerelles avec d’autres secteurs d’activité pour ces derniers.
L’avenir des adjoints et des préparateurs peut donc être compromis, la CFDT y restera attentive.
Corinne BERNARD
Juriste
Sophie PERDRIAU.
Secrétaire Nationale
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