La CFDT s'exprime.
Les hôpitaux du Léman connaissent une période difficile de leur histoire. Alors que tous clament leur attachement au devenir du service public de santé dans le Chablais, nous voyons venir des menaces sur nos emplois qui laissent présager des jours sombres à venir.
Dans un contexte de restrictions budgétaires tous azimuts dans l’ensemble des Fonctions Publiques, de baisse des budgets hospitaliers, les Hôpitaux Du Léman tentent de maintenir des conditions d’accueil et de soins dignes et efficaces.
C’est dans ce but que ce construit aujourd’hui un nouveau bâtiment qui doit améliorer la prise en charge des patients actuellement suivis à Evian. L’état des locaux, l’éloignement des outils techniques indispensables aux traitements (labo, radio, etc…) ne permettent d’offrir aux patients un service de qualité qu’au prix d’efforts quotidiens du personnel.
Le nouveau bâtiment doit améliorer notre travail. Il devrait aussi permettre d’améliorer nos conditions de travail.
Les insuffisances de financements de cet investissement comme de ceux indispensables à venir (réparation des ascenseurs depuis trop longtemps en panne, mise aux normes des locaux …) menacent aujourd’hui le bon fonctionnement de l’ensemble de notre établissement. Ce n’est pas aux personnels et encore moins aux patients de payer le désengagement de l’Etat dans la santé.
Ce désengagement que l’on constate aussi dans la Justice à bout de souffle, dans les services de Pôle Emploi submergés par la crises et ses licenciements… touche les conditions de travail et, à terme, la qualité des soins.
Tous les professionnels voient se dégrader leurs conditions de travail. Soignants, administratifs, ouvriers, médico-techniques, sociaux, tous les acteurs de la bonne marche des Hôpitaux Du Léman constatent que se creuse l’écart entre l’idée qu’ils se font de leur mission et la réalité de son exécution.
Les organisations CFDT, CGT, CFTC des Hôpitaux du Léman mettent toute leur énergie à trouver d’autres solutions pour préserver notre hôpital.
Nous n’acceptons pas d’avoir demain un hôpital rénové mais vidé des professionnels indispensables à son bon fonctionnement.
L’enjeu est bien de fidéliser le personnel qui déjà cherche trop souvent à quitter un métier devenu impossible à exercer.
C’est pourquoi nous demandons une expertise externe des comptes et des conséquences du Plan de Retour à l‘Equilibre sur les conditions de travail et l’organisation des soins.
Notre direction, fidèle aux volontés de l’Agence Régionale de Santé, refuse cette expertise. Notre présence ce matin doit imposer la mise en place de cette expertise. C’est la confiance indispensable à la bonne marche des Hôpitaux Du Léman qui est en jeu.
Ne lâchons rien. Le directeur de l’Agence Régionale de Santé sera aux HDL le 4 mai prochain. Nous serons présents pour le recevoir comme il se doit. Par nos mobilisations, par nos actions unitaires, nous convaincrons nos tutelles de donner aux HDL les moyens indispensables à ses investissements.
L’organisation de la santé dans le département se recompose.
Les coopérations avec les autres hôpitaux se multiplient, mais jamais le personnel n’a été autant tenu à l’écart des projets en cours. L’exemple de la constitution d’un laboratoire central en est un symbole. Les labos de Thonon, Sallanches et Annemasse/Bonneville sont en train d’être regroupés sans que les personnels ne soient consulté. Ce n’est qu’une fois le projet achevé qu’on voudra bien leur dire « à quelle sauce ils seront mangés ».
On ne pourra pas faire l’hôpital de demain contre le personnel. On ne doit pas le faire sans lui.
Ensemble, défendons notre hôpital.