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   Page mise à jour le 30/06/2009 à 13:15

HÔPITAL DE SEYNOD
Les infirmiers dénoncent un sous-effectif "critique"
En psychiatrie, l'été sera chaud
A l'appel des syndicats CGT, CFDT et FO, les infirmiers des unités psychiatriques de Seynod ont entamé hier un mouvement de grève prévu pour durer au moins jusqu'au 15 juin:
En début d'après-midi, 'des grévistes se sont rassemblés devant l'entrée de l'établissement pour dénoncer '« le manque crucial d'effectifs» qui va se poser cet été, quand les agents prendront leurs congés.
Les discussions entre direction et syndicats achoppent sur les fermetures de lits : la première souhaite réduire leur nombre dans chaque unité (le site compte six unités réparties en trois secteurs) ; les seconds réclament la fermeture complète d'une unité, seule à même, selon eux, d'assurer la qualité des soins, mais aussi la sécurité du personnel. Le directeur du centre hospitalier de la région annécienne (CHRA), Serge Bernard, prendra sa décision le 15 juin.



Les femmes redoutent le plus le manque de personnel « La situation est critique, il y aura trois agents seulement pour deux unités, soit 32 patients », dénonce Gilles Chéron, délégué CGT.
Les femmes, en particulier, redoutent le manque de personnel.
Elles gardent en mémoire l'agression dont avait été victime, il y a quelques années, une des leurs, grièvement blessée à coups de couteau par un patient.
« Vue la configuration des lieux, si l'une d'entre nous se fait attaquer alors que l'autre est au bout du bâtiment en train de s'occuper d'un malade, qu'est-ce qui se passe? », s'alarme une jeune infirmière.
si" la période estivale s'annonce particulièrement tendue, c'est parce que l'établissement souffre d'un manque chronique d'effectifs, dénoncé par les syndicats.
« Cela fait 32 ans que je suis dans le métier. On était alors cinq infirmiers pour 25 malades. En 2010, avec le déménagement à Metz-Tessy, ce sera un pour 10 », souligne Hervé Thommeret, délégué FO.
L'hôpital a à la fois du mal à recruter et à garder ses agents. Quinze postes sont vacants en permanence, une situation que la direction de l'hôpital admet, mais n'explique pas vraiment, et qu'elle est pour l'instant impuissante à endiguer malgré une volonté de développer le tutorat.
« C'est un problème national, peut être lié à l'absence de formation spécifique en psychiatrie.
Les jeunes préfèrent aller dans des services où ils peuvent mettre en œuvre un savoir-faire technique », suggère Pascale Collet, directrice des ressources humaines du CHRA.
Et pour ceux qui exercent en "psy", dont l'essentiel du travail est basé sur la relation avec le malade, la frustration naît du sentiment d'être réduit, faute de temps, « à un rôle de gardien et de distributeur de traitement chimique. »
Muriel Romer. Dauphiné Libéré

Témoignage: « Elle rentre, sort, on ne sait pas trop pourquoi»

On ne peut plus faire de « projet qui tienne la route. » « La qualité des soins a chuté depuis deux ans. » « Des familles s'en rendent compte et s'en prennent à nous. »
Ces témoignages amers d'infirmiers, Pietina Hoffman les approuve sans réserve. Cette retraitée favergienne se débat depuis 26 ans avec la schizophrénie de sa fille, « qui est régulièrement hospitalisée ».
Et les relations avec l'hôpital ne sont pas toujours faciles. « Elle rentre, elle sort, on ne sait pas trop pourquoi, quand il n'y a plus de place. On ne me prévient pas. Si je demande des explications, on me dit qu'elle est majeure ! Mais dehors, elle ne prend pas ses traitements, et dedans, on l'abrutit de médicaments. Récemment, on l'a envoyée au Plateau d'Assy sans me le dire », raconte-t-elle.
Un séjour dont elle reconnaît d'ailleurs « qu'il lui a fait du bien: au moins, la clinique s'est occupée de son problème de poids. »
D'origine italienne et modeste, Pietina ne critique pas le personnel de l'hôpital:
« On est toujours bien accueilli, ils sont très corrects avec ma fille, et puis je sais qu'ils ne peuvent pas faire de miracle. »
C'est plutôt un fonctionnement global que cette mère épuisée critique, l'impression d'être reçue entre deux portes, peu écoutée et considérée. « ils sont injoignables, et quand on a rendez-vous, il y a toujours du retard. C'est sûr, ils n'ont pas le temps de s’occuper des familles ! », assène-t-elle.
Muriel Romer. Dauphiné Libéré

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