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Le rapport du Cor insiste sur la nécessité de refonder notre système de retraite

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Le dernier rapport du Cor montre le poids de la crise sur le financement des retraites et la nécessité de refonder le système pour garantir sa pérennité.

Rendu public le 14 avril, le rapport du Conseil d'orientation des retraites a déjà fait couler beaucoup d'encre. Les nouvelles prévisions de déficit du système calculées par ces experts ont, il est vrai, de quoi frapper les esprits. En s'appuyant sur trois scénarios économiques, du plus optimiste au plus pruden, ils estiment que le système aura besoin de 41 à 49 Md€ supplémentaires en 2020 et de 72 à 115 Md€ à l'horizon 2050.
« II s'agit en réalité de projections qui donnent un ordre de grandeur des besoins de financement à moyen et long termes, explique Yves Canevet, secrétaire confédéral en charge du dossier. L’ampleur des sommes annoncées montre qu'i1 est illusoire de vouloir régler la question des retraites en l'abordant uniquement sous un angle comptable. II faut distinguer les besoins de financement liés au vieillissement de la population (allongement de la vie, papy boom), qui sont très prévisibles, de ceux liés aux résultats économiques, plus fluctuants à court terme. »

Le rapport montre à quel point le financement de notre système de retraite par répartition a été touché par la crise. Celle-ci, via la hausse du chômage et la contraction de la masse salariale, est responsable, de près de la moitié des besoins de financement supplémentaires en 2020. Pour la CFDT, il est injuste de faire supporter aux seuls salariés les effets d'une crise économique déclenchée par les excès de la spéculation financière. Les revenus du patrimoine et des placements financiers devraient être davantage mis à contribution afin de renforcer les mécanismes de solidarité qui, par exemple, permettent aux chômeurs de valider des droits à la retraite.

Il faut que la situation de l'emploi s'améliore.
Comme le montre le rapport du Cor, l'amélioration de la situation de l'emploi est également une condition indispensable pour faire perdurer le système de retraite à long terme. Aucune réforme ne sera viable si des progrès ne sont pas réalisés dans ce domaine. Un des enjeux est notamment d'accroître le taux d'emploi des seniors, particulièrement faible dans notre pays, en améliorant notamment l'organisation et les conditions de travail dans les entreprises. « En prenant à bras-le-corps ce dossier, la Finlande est parvenue à de bons résultats, souligne Yves Canevet. II n’y a pas de fatalité. »
« Pour être juste, la réforme des retraites ne pourra donc pas se résumer à une question purement paramétrique, conclut Jean-Louis Malys, secrétaire national en charge du dossier. Il s'agit d'un enjeu de société qui nécessite un grand débat national et des changements profonds de notre système pour réduire les inégalités qu'il engendre aujourd'hui et pour redonner confiance aux jeunes générations, qui doutent de sa survie et de sa pertinence. »

Jérôme Citron

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